Rachid Azzouz

Artiste / groupe : Rachid Azzouz
Genre : kabyle
Vrai nom : Rachid AZZOUZ

Biographie de : Rachid Azzouz


Rachid AZZOUZ est natif du village Tizi Tamlelt dans la commune des Iflissen en Kabylie maritime. Très tôt, il a su se forger et tracer un chemin, une route que personne encore ne soupçonnait. Alors que beaucoup d’enfants de son âge affectionnaient le football, ils confectionnant des ballons avec des sachets de laits ramassés des dépotoirs du coin, remplis d’herbe fraîche, ou de vieilles chaussettes recousue pour la circonstance, Rachid AZZOUZ, lui s’amusait à fabriquer le sien, SON instrument, une guitare, à partir d’un bidon d’huile et des fils de pêches abandonnés par son grand frère, dans les débarras. Les premières notes commencèrent alors à fuser, sans doute inspirées des berceuses.

Dès l’année 1975 il entama ses premiers pas d’écolier à ‘Tifra’, un village voisin, puis le collège qui fût une autre expérience qui permit à notre artiste en devenir de faire valoir ses prouesses et attirer pour la première fois, l’attention sur ses prédispositions insoupçonnable du musicien qui apprend vite. Ce n’est pas trop vite dit, dans la mesure où, il subjuguait de plus en plus généralement les jeudis ou vendredi, jours de repos hebdomadaire, occasions exploitées pour l’organisation des « fêtes collégiennes » ou des excursions auxquelles il prenait souvent part. Encouragé par ses « exploits » prématurés qu’il savoure « en cachette », Rachid AZZOUZ n’abandonne pas pour autant ses études comme beaucoup le font. Il passe au Lycée où il pouvait aisément voir grand. De nouvelles rencontres « musicales », et des soirées aux ruines romaines de Tigzirt où carrément sur le sable fin de la petite plage, mais surtout les célébrations du 20 avril 1980 « printemps berbère », sont autant d’occasions pour s’affirmer d’avantage et Rachid s y plaisait dans ce jeux aux multiples convictions. Les racines reprennent des ailes et la confirmation est loin d’être un orchestre sans violoncelle. Au contraire ! Les idées bouillonnent et s’emmêlent avec d’autres mélodies universelles que l’adolescent qu’il était a appris à assimiler, à peaufiner, mélangées aux airs des grands-mères. Une fois à l’université de Tizi-Ouzou, s y sont tissées d’autres rencontres amoureuses avant tout, qui deviennent ensuite « chantantes » dans les campus où se décalent et se refont les plus inexplicables tangentes.

Sa petite chambre du bled, un véritable musée légèrement détaché de la hara kabyle qui abritait le clan familial, constituait le lieu de rencontre par excellence des jeunes plus au moins branchés de son village. Le musée de Rachid AZZOUZ est chantant. Un peu rustique comme sa voix rauque qui raisonne quand souvent il chantonne. Des airs kabyles modernes. D’Idir, Brahim Izri, Slimane Azem, Chikh Hasnaoui, aux rythmes des Ahellil décrits par l’écrivain Mouloud Mammeri, mêlés à la notoriété des musiques des Beatles, Bob Dylan, Simon&Garfunkel, Francis Cabrel, Léonard Cohen ou encore les Noting Hill Billies.

La musique raisonne même après son départ. Un nouveau, celui là, vers Paris, ville aux milles et une histoires, mille et une lumières, où Rachid AZZOUZ devait se forger d’avantage et penser sérieusement à éditer son album devenu mature à Paname au gré d’autres amitiés autrement plus métissées, tissées au fil des rencontres fortuites avec des bretons, latinos ou « locaux » exilés comme lui en quête de quiétude harmonieuse et harmonique pour pousser encore plus loin ses mélodies déjà très renversantes à plus d’un titre.
La France a pris presque tout son temps mais pas son âme qui est restée profondément berbère. Berbère conjuguée à tous les tons et à toutes les voix qui s’harmonisent au fil de ses chansons déclassées pour le commun des auditeurs.

De ces brassages annonciateurs de nouveaux âges dégelés au soleil multicolore de l’îlot submergé, est né Tigzirt, son premier Album. Un album « îlien » qui s’accommode pas mal d’avec les mélodies, les chants des amateurs marins qui s’oublient dans leurs filets aux mailles étroits. Large. Largeur. Il y est le cœur, ça chante la joie, le bonheur mais aussi les souffrances, les complaintes et les rancœurs méditerranéo-spécifiques des petites gens.