Youva Sid

    Instruments :
  • Guitare
Youva Sid, guitarillero Ne cherchez pas la signification d'un guitarillero dans un dictionnaire, mais plutôt sur scène. Ce néologisme, un peu barbare et tiré par les cheveux, va plutôt bien à notre guitar hero qui manie sa guitare comme une arme de distraction massive. Il faut le voir sur scène pour comprendre qu'il ne joue pas, mais vit sa musique. Il vibre autant que sa Fender Stratocaster ou sa Gibson Les Paul, ses instruments fétiches.

Avec lui, la guitare n'est pas juste un instrument de musique. C'est un prolongement naturel du corps, une excroissance, un membre à part entière. Lui ? Eh bien, c'est Youva Sid. Un nom qui sonne déjà comme trois notes de musique.

Si votre culture musicale ne vous permet pas d'accrocher un visage sur ce nom, sachez qu'il est l'un des rares musiciens guitaristes à être connu du grand public. Au point d'avoir des fans qui le suivent de concert en concert. Au point que, sur scène, il n'est pas rare qu'il vole la vedette aux chanteurs qu'il accompagne. Ses riffs et ses solos soulèvent l'enthousiasme des amateurs de rock sonnant et trébuchant. Guitariste hors pair, Youva Sid a fini par se faire un nom et une réputation.

Avouez que c'est plutôt rare dans un pays où c'est plutôt la voix qui trace la voie. Ses fans et ses groupies sont de plus en plus nombreux à crier son nom lors des concerts ou à se partager ses vidéos sur la Toile. Surtout qu'il se déchaîne sur scène. Il faut dire que Youva Sid a toujours baigné dans un univers musical où la famille et les amis tournent en orbite géostationnaire autour d'une guitare. Avec un père rocker qui est carrément une légende de la musique kabyle (Karim Sid, lead vocal des Abranis) et un grand frère qui a tôt fait de suivre la voie paternelle, pouvait-il faire autrement que d'embrasser à son tour une carrière musicale ? AU NOM DE MON PèRE Ce n'est pas très évident.

Tout petit déjà, il se rappelle que son père lui disait souvent : «Tu fais ce que tu veux sauf de la musique.» Voulant sans doute éviter à son fils les désillusions d'un univers aussi ingrat qu'impitoyable et les tourments d'un «métier sans statut et sans assurances», Karim cherchait à l'orienter vers une carrière douillette et confortable. «Mon père étant installé en France, c'est mon grand frère que je voyais souvent gratter la guitare. Et je regardais sans toucher», raconte Youva qui, à cette époque, utilisait plus ses oreilles que ses doigts. Il écoute beaucoup et observe ce monde étrange dans lequel il hésite à mettre pied. C'est au collège, en compagnie de quelques amis, qu'il commence enfin à s'intéresser à la guitare. A 16 ans, il accompagne souvent son cousin, étudiant à l'université.

Traînant sur les campus de Oued Aïssi et Hasnaoua, à Tizi Ouzou, Youva apprend auprès des autres guitaristes, mais sans vraiment se prendre au sérieux. «Juste pour le fun», dit-il. Petit à petit, le passe-temps se transforme en passion. Il rejoint tout naturellement un petit groupe qui fait des reprises des Pink Floyd et Dire Straits, entre autres. RIFFS HENDRIXIENS On finit par remarquer ce petit jeune qui se distingue par sa maîtrise et son jeu épuré. Des chanteurs, plus ou moins connus, font de plus en plus appel à lui pour les accompagner sur scène ou au studio. Il perfectionne son jeu en s'inspirant des «dieux de la guitare», comme Jimmy Hindrix, Eric Clapton ou Mark Knopfler.

Il puise également à la source de la nouvelle génération des icônes comme Joe Satriani ou Steve Wright. «Ailleurs, chaque guitariste a sa spécialité et son style, mais chez nous, on se doit d'être polyvalent», dit-il. Dimanche 24 juillet 2011. Stade scolaire de Béjaïa. C'est la première soirée du Festival national de la chanson amazighe. Près de trois mille personnes se sont déplacées pour voir Ali Amran en ouverture. L'assistance se régale pendant une heure et demie. Sur scène comme dans la vie, Ali et Youva s'entendent comme deux larrons en foire. A la fin du gala, en backstage, beaucoup de fans attendent qui un autographe, qui une photo. Il y a autant de fans pour Ali Amran que pour Youva. Bon vent, l'artiste !


Source El Watan : 30 - 07 - 2011

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