Tenna

Artiste / groupe : Tenna
Genre : kabyle

Biographie de : Tenna


Tenna, ou «Elle a dit» si l’on traduit littéralement, est une source intarissable. Et pas des moindres. Celle qui traverse les montagnes kabyles du Djurdjura, se forge un chemin par monts et vaux. Sème la vie et le bonheur sur son passage. Guérit les maux.
L’adversité et la rudesse des montagnes ne font que renforcer sa détermination, la pureté de son essence.

C’est ce bruissement mélodieux de cette source d’eau qui descend des hautes montagnes de Kabylie, que nous rappelle la voix claire, limpide et délicieuse de Tenna qui fait partie des plus belles voix kabyles actuelles.

Etant enfant, elle prend goût à chantonner en écoutant Nouara et Hnifa à radio chaîne II, mais également ses parents et ses grandes sœurs à la maison. Elle entonnera ensuite ses premiers refrains parmi les tous jeunes scouts de Tizi-Ouzou. S’ensuivent nombre de collaborations au sein de groupes modernes kabyles des années 90, dont Tissas, Talsa ou Arzazen. Et avec MOCKY, neveu de Athmane Bali, dans un album entièrement tergui.

Le chemin est long, et jonché de blessures.

Ideddicen en kabyle, ou Blessures, est le titre du premier album de Tenna. Blessures d’une vie. Longue absence de l’être aimé. Exil. Kabylie abandonnée à son sort. Réprimée et meurtrie.

Des chansons enregistrées avec une intense émotion, tant chacune d’elles a son lot de souvenirs et de bouleversements.
Que ce soit ‘Tbeɛdeḍ: loin de moi’, écrite par Ali Amran. Ou Leḥyud également du même auteur, évoquant le mur de Berlin, et tous les autres murs par extension, qui se dressent d’incompréhension, qu’ils soient faits de pierre ou simplement d’idéologie.
Deux autres titres, inédits, sont chaouis: Astuti et Iman inu, écrits par Messaoud Nedjahi, auteur de textes interpré- tés il y a quelques années par Dyhia la grande Diva de la chanson chaouie.

Son premier opus, dans le registre de la réminiscence, se veut également un hommage aux grands artistes qui ont bercé son enfance et son adolescence. Medjahed Hamid (Tagujilt), Cherif Kheddam (Tamurtiw: chanson adaptée ici par feu Brahim Izri) . Et enfin Ideflawen (Aɛewiq) et Si Moh (yir targit).

Tenna passe du kabyle au chaoui, et même au tergui, avec une souplesse de la voix saisissante. Son âme amazighe y est sans doute pour quelque chose. S’ajoute sa prouesse pour les contre-voix, un véritable exploit, tant les limites des cordes vocales sont sans cesse repoussées.

Par : Kahina Slimani